La population de la ville de Kisangani est déterminée à aller aux élections, seule issue pour se choisir ses dirigeants. C’est ce qui explique l’engouement et la mobilisation totale à se faire enrôler. D’ores et déjà, cette population a fixé les critères d’éligibilité pour des futurs candidats. Selon le député Blaise Baise revenu dernièrement à Kinshasa après s’être enrôlé à Kisangani, plus précisément à Matete, une cité périphérique située à Mangobo où il a grandi, la mobilisation pour l’enrôlement est totale dans cette partie de la Rdc.
« En ville, soutient-il, plus de 62% des personnes se sont déjà enrôlées. Mais le problème se pose au niveau des territoires, en l’occurrence à Isangi, Bafuansenda oui l’on dénombre moins de 10% d’enrôlés ». Le problème qui se pose est lié à la logistique, à l’utilisation du matériel et à la sécurité.
Notre source révèle que l’éveil patriotique de la population, à la suite des campagnes de sensibilisation menées par des églises et des Ong a fait que pour la population; les élections constituent la chance unique de se libérer de l’emprise de ceux qui ont monopolisé le pouvoir.
C’est dans cette optique qu’elle a déjà fixé les critères d’éligibilité pour des futurs candidats. Parmi ces critères, il y a lieu d’épingler le fait « d’avoir un domicile fixe à Kisangan ». D’après les habitants de Kisangani, sont d’office éliminées, les personnes qui résident dans des hôtels lors de leur séjour. Or, la majorité des anciens dignitaires politiciens de la province, note la population, n’ont pas construit à Kisangani et sont moins connus de celle-ci.
Pour les Boyomais, tout candidat qui aura à se présenter comme candidat aux élections ne « devrait pas avoir pactisé avec les Rwandais et les Ougandais ». La ville de Kisangani est victime des guerres menées par les rwandais et les ougandais en complicité avec des fils de la province bien connus. La population n’a pas encore oublié ces bourreaux. C’est ainsi quelle est déterminée à ne pas leur conférer une légitimité qui les exclurait aux poursuites judiciaires. Par conséquent, elle attend les déchoir de la vie politique afin de les traduire devant les cours et tribunaux.
« N’avoir pas participé au détournement des deniers publics et aux pillages des ressources naturelles » est également l’un des critères retenus. D’après la population de Kisangani des personnalités réputées avoir détourné les salaires des fonctionnaires ou l’argent débloqué pour la réfection des routes ou des hôpitaux auront moins de chance à se faire élire.
« Les radios, les chaînes de télévision ainsi que des journaux locales ne ratent pas d’occasion de les leur rappeler lors de leur séjour dans cette ville », affirment le député Baise. « Avoir résidé à Kisangani durant les dernières guerres, c’est également l’un des critères brandi par les Boyomais, des personnalités ayant quitté depuis belle lurette ne connaissent plus leurs problèmes et ne peuvent les représenter. Or, révèle-t-elle, des partis politiques dont les directoires sont à Kinshasa envoient des personnalités qui résident dans la capitale pour être candidats. Il se pose donc déjà un manque de confiance entre leur base à Kisangani et à Kinshasa: Certaines représentations politiques, nous confie-t-on, n’ont pas hésité d’adresser des mémorandums a leur directoire, leur signifiant leur mécontentement et leur refus de se faire représenter par des personnalités habitant Kinshasa.
La population se prépare aussi contre les politiciens corrupteurs qui lui apporteraient des cadeaux en argent ou en nature. Pour les églises locales, il est inadmissible que des personnalités privées ou des partis politiques aient de l’argent à offrir gracieusement à la population pendant que l’Etat ne paie pas un salaire décent à ses agents. Ces églises concluent donc que cet argent est le fruit des détournements des deniers publics. Et pour la population, l’argent qui sera mis à leur disposition par des telles personnes sera consommé sans contre partie. La situation est d’autant plus sérieuse qu’il y a des salaires qui ne sont pas payés. Aussi, le réseau des syndicats de la province Orientale fait état de détournement de ces salaires par les agents payeurs en complicité avec certaines autorités locales et nationales. Ce qui rend la rentrée scolaire hypothétique. Les écoles n’ayant pas de matériels didactiques pour la rentrée.